04-05 JUIN 2024 CARREAU DU TEMPLE, PARIS - France Le salon du packaging durable

[Conférence] Stratégie nationale 3R : Vernis green ou nouvelle donne ?

Le 19/12/2022

La loi française AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) se concentre en partie sur les 3R (réduction, réutilisation et recyclage des emballages).

 

Géraldine poivert - reset company - edition spéciale by luxe pack« Le plus grand défi aujourd’hui consiste à fournir des solutions qui viennent en appui des réglementations, » déclare Géraldine Poivert, présidente et cofondatrice de The (RE)SET Company, qui a aidé la FEBEA, la fédération française des entreprises de la beauté, à mettre en oeuvre son « Plastic Act ». Avec 14 grandes marques de cosmétiques s’unissant pour inventer l’emballage de demain, la cosmétique est le premier secteur à agir collectivement pour lutter contre les déchets d’emballages plastiques. « La feuille de route ambitieuse, centrée sur 4R, va plus loin que la loi AGEC, » déclare Alexandra Barthelemy, directrice achats Groupe chez Sisley, l’une des marques impliquées dans le Plastic Act. Elle décrit la feuille de route à suivre :

Réduire – réduire les emballages plastiques par l’écoconception et la substitution de matériaux.

Réutiliser – développer les recharges, encourager le développement du vrac, ou mettre en place des systèmes pilotes de consigne des emballages. Réincorporer (ce point n’existe pas dans la loi AGEC) – limiter l’utilisation de plastique vierge en réintégrant du plastique recyclé dans les emballages.

Recycler/recyclable – développer autant que possible des emballages 100% recyclables, et sensibiliser les consommateurs.

Cette première expérience a conduit à la création de Pulp in Action, un consortium qui vise à développer et à industrialiser des emballages à base de fibres de cellulose comme alternative au plastique. « Initialement axée sur les matériaux souples, l’idée serait de créer à terme des bouteilles et des pots », précise Alexandra Barthelemy.

Le financement public et la création de nouvelles normes sont essentiels pour atteindre les objectifs, selon Géraldine Poivert. Il est très compliqué de rendre 100% des emballages recyclables, et l’infrastructure n’existe pas, il faut donc investir. La collaboration est également essentielle. « Travailler ensemble pour inventer les normes de demain nous permet de préparer le terrain avec les consommateurs, de réduire les risques liés aux investissements industriels et de mutualiser la R&D », souligne-t-elle.
« Si nous ne travaillons pas ensemble, même les plus grands d’entre nous auront des difficultés. La réussite ne peut être que collective, » ajoute Alexandra Barthelemy.

 

jacques bordatJacques Bordat, président de la Fédération des industries du verre, estime que le plus important est d’agir, la collaboration et la coopération étant essentielles. « Le recyclage du verre ne fonctionne que grâce à la coopération, » affirme-t-il. Aujourd’hui, environ huit bouteilles en verre sur dix sont recyclées. La charte « Verre : 100% solutions » signée fin 2019 réunit 24 signataires qui s’engagent à porter le recyclage du verre à 90% d’ici 2025.

 

Arnaud Rolland, directeur RSE chez Coca-Cola, estime que la loi AGEC a profondément changé la façon dont on fait des choses. « Pendant longtemps, nous avons cru que l’économie circulaire ne concernait que le recyclage, mais ce n’est pas vrai. L’économie circulaire commence par l’écoconception. » L’aspect économique de l’inflation et de la hausse du prix des matières premières ne peut pas non plus être ignoré, souligne Arnaud Rolland. Coca-Cola a éliminé tous les films liant ses canettes entre elles et vise à être le leader de la réutilisation dans le secteur des boissons. Le plus grand défi de la loi AGEC est probablement de rallier l’industrie et les consommateurs concernant la réutilisation, dit-il.

Sébastien Jacques, responsable des affaires publiques de l’association des fabricants d’emballages plastiques souples Elipso, souligne que dans le luxe, l’emballage est intrinsèquement lié au produit. « Comment faire des emballages plus vertueux tout en restant attractifs ? », s’interroge-t-il. Pour Elipso, les moteurs de la réutilisation sont multiples. « Cela demande beaucoup de travail, car la chaîne logistique doit être repensée ou recréée, et les consommateurs doivent également accepter l’idée de la réutilisation. »

« Prenez les devants. N’attendez pas que la loi vous dise ce que vous devez faire », résume Géraldine Poivert. « Chaque secteur doit définir ses besoins, y compris en matière d’investissement. Il n’y a pas de solution unique. »

Chaque secteur doit définir ses besoins, y
compris en matière d’investissement. Il n’y a pas de
solution unique.
Géraldine Poivert , Présidente et cofondatrice,THE (RE)SET COMPANY

Article rédigé à partir de la conférence Stratégie nationale 3R : Vernis green ou nouvelle donne ? avec l’intervention d’Alexandra BATHELEMY, Directrice achats Groupe –SISLEY, Jacques BORDAT, Président – FÉDÉRATION DES INDUSTRIES DU VERRE, Sébastien JACQUES Responsable affaires publiques de l’association des fabricants d’emballages plastiques souples –  ELIPSO, Géraldine POIVERT, Présidente et cofondatrice  –  THE (RE)SET COMPANY, Aranud ROLLAND Directeur RSE–   COCA-COLA

Salon LUXE PACK  –  Edition Spéciale 2022 – PARIS.

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