Wednesday, January 8, 2025
Greentech : Fairbrics va industrialiser son polyester à base de CO2

Le consortium formé par Fairbrics, cette jeune pousse de chimie verte a obtenu 17 millions d’euros de subventions de l’Union européenne pour tester, à l’échelle industrielle, son processus de transformation du CO 2 en polyester non pétro-sourcé.
Transformer les émissions de CO2 émanant des usines en vêtements. C’est le projet porté par la jeune entreprise Fairbrics, qui vient de se voir attribuer 17 millions d’euros de subventions par l’Union européenne, dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020, pour préindustrialiser son concept original. Cette spécialiste de la chimie verte s’est entourée d’un consortium de 13 partenaires européens, dont les industriels français Faurecia et les Tissages de Charlieu, ainsi que des acteurs académiques dont l’université d’Anvers, en Belgique, ou le centre de recherche Tecnalia, en Espagne. Ils apportent 5 millions supplémentaires, portant l’enveloppe globale à 22 millions d’euros.
Concrètement, la société fondée en 2019 à Clichy, dans les Hauts-de-Seine, a développé un processus chimique permettant de transformer le CO2 capturé en éthylène glycol et en acide téréphtalique. Ces deux molécules, aujourd’hui produites à partir de pétrole, sont les deux composés du polyester.
Tests avec des T-shirts
Le procédé a suscité très rapidement l’intérêt de grandes marques du secteur textile : H&M, On Running et Aigle lui ont déjà permis de réaliser des tests de production de T-shirts, à base du polyester Airwear issu de sa technologie brevetée. H&M a même participé à la levée de fonds de 5 millions d’euros réalisée par la société en 2022.
« Pour le moment, nous produisons une première version de polyester qui intègre de l’éthylène glycol obtenu à partir de CO2 mais de l’acide téréphtalique toujours pétro-sourcé. Cela permet déjà de produire 70 % de CO2 en moins par rapport à un T-shirt classique », explique Benoît Illy, président de Fairbrics, qu’il a cofondé avec Tawfiq Nasr Allah. « Mais nous sortirons bientôt une deuxième version qui inclura les deux molécules issues du CO2. Nos émissions seront alors négatives », assure-t-il.