mercredi 8 janvier 2025
[conférence] COMMENÇONS PAR LA FIN : Quelle recyclabilité pour quel matériau ?
![[conférence] COMMENÇONS PAR LA FIN : Quelle recyclabilité pour quel matériau ?](https://mobicheckin-assets.s3.amazonaws.com/uploads/events/67517eb94e797020e62fb2f9/blog_articles/677e89d7b6c890149140b27b/Capture-decran-2023-12-07-164750-650x220.jpg.jpg)
Dans le cadre de la loi AGEC, la réglementation européenne dispose que 100 % des emballages devront être recyclables d’ici 2030.
Comment le secteur du luxe français se prépare-t-il à cette échéance ?
Le sujet a été débattu par un panel d’experts des groupes Chanel et Rémy Cointreau ainsi que des associations Plastics Europe, Carton Ondulé de France et Citeo, lors d’une session dédiée lors de l’événement Edition Spéciale by LUXE PACK.
En France, les marques et les fournisseurs s’efforcent de se préparer à la directive sur les emballages 100 % recyclables qui entrera en vigueur en 2030. Vincent Colard, Directeur R&D Matériaux chez Citeo, a ouvert la table ronde avec une note d’optimisme, expliquant que le taux de recyclage en France a déjà franchi la barre des 90 % pour les emballages ménagers. « Il nous reste encore 10 points à atteindre, ce qui est tout à fait réalisable ».
En France, les marques et les fournisseurs s’efforcent de se préparer à la directive sur les emballages 100 % recyclables qui entrera en vigueur en 2030. Vincent Colard, Directeur R&D Matériaux chez Citeo, a ouvert la table ronde avec une note d’optimisme, expliquant que le taux de recyclage en France a déjà franchi la barre des 90 % pour les emballages ménagers. « Il nous reste encore 10 points à atteindre, ce qui est tout à fait réalisable ».
Kareen Desbouis, Directrice de Carton Ondulé de France, a averti que les déchets ménagers ne sont qu’une partie de la situation globale de l’emballage en France. « Pour un peu moins de 1,2 million de tonnes d’emballages en papier/carton qui finissent chez le consommateur, plus de 3,8 millions de tonnes d’emballages sont liées au transport ».
Aujourd’hui, nous œuvrons pour une économie circulaire, mais nous devons travailler collectivement : on parle de réglementations qui entreront en vigueur en 2030, c’est demain !
Hélène VILLECROZE,
Responsable Écoconception chez Chanel
Parfums Beauté
Responsable Écoconception chez Chanel
Parfums Beauté
Comment atteindre un taux de recyclage de 100 % ? Créer de nouveaux flux pour les matériaux non recyclables ou les éliminer complètement de nos emballages ? Les deux voies sont explorées. « Trouver des substituts aux plastiques non recyclables comme l’ABS fait toujours l’objet de recherches », souligne M. Colard. « Nous rationalisons également nos centres de tri pour pouvoir trier davantage de matériaux en mettant en place de nouveaux flux de recyclage, notamment pour les plastiques tels que le polystyrène, les barquettes PET et le PP flexible ».
Les maisons de luxe s’attaquent au problème de différentes manières. Chanel a débuté une réflexion pour « changer d’état d’esprit » autour de la fin de vie du produit il y a environ cinq ans, explique Hélène Villecroze, Responsable Écoconception chez Chanel Parfums Beauté. « Nous avons entrepris de suivre nos produits jusqu’à leur destination finale et de réfléchir comment nous pouvons donner la priorité aux matériaux recyclables».
En 2021, 70 % des matériaux utilisés par la marque étaient considérés comme « techniquement recyclables ». Mais selon Hélène Villecroze, il y a la volonté pour aller plus loin. « La conception d’un produit est également primordiale, car elle peut perturber le recyclage en raison de sa taille ou si ses composants ne peuvent pas être séparés », a-t-elle ajouté.
Les maisons de luxe s’attaquent au problème de différentes manières. Chanel a débuté une réflexion pour « changer d’état d’esprit » autour de la fin de vie du produit il y a environ cinq ans, explique Hélène Villecroze, Responsable Écoconception chez Chanel Parfums Beauté. « Nous avons entrepris de suivre nos produits jusqu’à leur destination finale et de réfléchir comment nous pouvons donner la priorité aux matériaux recyclables».
En 2021, 70 % des matériaux utilisés par la marque étaient considérés comme « techniquement recyclables ». Mais selon Hélène Villecroze, il y a la volonté pour aller plus loin. « La conception d’un produit est également primordiale, car elle peut perturber le recyclage en raison de sa taille ou si ses composants ne peuvent pas être séparés », a-t-elle ajouté.
Le tri est, en effet, « le gros enjeu », rapporte Jean-Yves Daclin, Directeur général France chez Plastics Europe. Les emballages de luxe posent un certain nombre de défis : « Les produits cosmétiques sont souvent de trop petite taille et passent à travers les mailles de la collecte pour être ensuite incinérés ». Les produits monomatériaux doivent être une priorité – un mascara seul peut contenir jusqu’à sept types de plastiques différents – et les marques doivent éviter le « sur-parachèvement », qui est un perturbateur
Nous ne pouvons pas créer un nombre infini de flux de recyclage, nous devons privilégier les matériaux qui peuvent effectivement être recyclés en fin de vie
Vincent COLARD,
Directeur R&D Matériaux chez Citeo
Directeur R&D Matériaux chez Citeo
Les matériaux next-gen sont-ils la réponse ?
Les innovations dans les matériaux de « nouvelle génération », bien qu’elles aient potentiellement moins d’impact que le verre, le plastique et le métal, ont leurs propres obstacles. « Si aucun flux de recyclage n’est en place pour un certain matériau, celui-ci sera interdit à son tour. » Avec l’arrivée de nouveaux matériaux sur le marché, les textiles, le bois, la pierre et certaines résines sont également menacés. « Nous ne pouvons pas créer un nombre infini de flux de recyclage, nous devons privilégier les matériaux qui peuvent effectivement être recyclés en fin de vie », note Vincent Colard.
Au sein du groupe de spiritueux Rémy Cointreau, l’accent reste mis sur le verre. « Nous n’adoptons pas d’innovations de matières non recyclables, comme la bouteille en papier multicouche ; leur préjudice possible pour le flux de recyclage l’emporte sur les avantages », déclare Thomas Decré, Responsable de l’innovation des emballages durables de Rémy Cointreau. « Aujourd’hui, nous œuvrons pour une économie circulaire, mais nous devons travailler collectivement : on parle de réglementations qui entreront en vigueur en 2030, c’est demain ! », conclut Hélène Villecroze de Chanel .
Au sein du groupe de spiritueux Rémy Cointreau, l’accent reste mis sur le verre. « Nous n’adoptons pas d’innovations de matières non recyclables, comme la bouteille en papier multicouche ; leur préjudice possible pour le flux de recyclage l’emporte sur les avantages », déclare Thomas Decré, Responsable de l’innovation des emballages durables de Rémy Cointreau. « Aujourd’hui, nous œuvrons pour une économie circulaire, mais nous devons travailler collectivement : on parle de réglementations qui entreront en vigueur en 2030, c’est demain ! », conclut Hélène Villecroze de Chanel .
Article rédigé à partir de la conférence COMMENÇONS PAR LA FIN : Quelle recyclabilité pour quel matériau ? avec l’intervention de Vincent COLARD, Directeur de la R&D des matériaux – CITEO, Kareen DESBOUIS, Déléguée Générale – CARTON ONDULE DE FRANCE, Hélène VILLECROZE, Responsable Ecoconception – CHANEL , Jean-Yves DACLIN, Directeur Général France – PLASTICS EUROPE, Thomas DECRE, Manager Innovation Packaging Durable – REMY COINTREAU.